De Mai à Juillet 2017, la RDC a connu plusieurs cas d’évasion à répétition des prisonniers, suite aux attaques des hommes armées. Cette situation met le pays dans une crise politico-sécuritaire. Le bilan est en hausse, allant à plus 6000 prisonniers dans tout le pays.
“La RDC dénombre au moins cinq évasions consécutives de mai à juillet 2017, occasionnant ainsi la fuite de plus de 6000 prisonniers”, chiffrent les différentes ONGs œuvrant sur le territoire congolais. Elles parlent des chefs des prisonniers redoutables et chefs des rebelles évadés dans la nature dont le leader du mouvement politico-religieux, Ne Muanda Nsemi réputé dans les deux Kasaï.
La peur règne dans certaines villes qui ont connu des évasions à répétition. “Certains individus prennent des précautions de ne plus traîner jusqu’à tard dans la nuit pour éviter de se retrouver en face des détenus évadés, auteurs des vols, viols et dérapages. Ces prisonniers sont aussi accusés des meurtres dans leur agissement de règlement de comptes”, montre la radio onusienne (Radio Okapi).
Les ONGs lancent un cri d’alarme, demandant au gouvernement congolais de renforcer la sécurité des centres pénitenciers et la capacité de traquer les évadés.
Un communiqué conjoint de l’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme (ASADHO) et la Fondation Bill Clinton pour la Paix (FBCP), deux organisations non gouvernementales de défense des droits de l’homme, se disent préoccupées par l’évasion et la mort de plusieurs détenus à la Prison centrale de Makala à Kinshasa ainsi qu’à Béni et ailleurs en RDC.
“Ces évasions interpellent et appellent à reformer le système carcéral congolais qui est marqué par une grande corruption, la détention de plusieurs personnes sans dossiers judiciaires, des délais de présentation de certains prisonniers devant leur juge naturel de plus en plus long, la présence de plusieurs véhicules appartenant à des particuliers gardés dans l’enceinte de la prison et le non-respect des droits fondamentaux des personnes détenues”, dénoncent conjointement ASADHO et FBCP.
Le gouvernement et les instances sécuritaires rappellent la participation et la collaboration de la population pour le rétablissement de l’ordre. “La police demande à la population de contribuer à la recherche des évadés, en signalant leur présence aux structures sécuritaires proches”, renseigne ainsi la Police nationale qui a mis à la portée du public, une liste de numéros téléphonique pour l’alerter lorsque la population aperçois des incarcérés évadés.
Le Ministre de la Justice est appelé à prendre des mesures urgentes pour mettre fin à la corruption et trafic d’influence au sein des prisons et faire libérer tous les prisonniers en détention pour des faits bénins ou qui n’ont pas de dossiers judiciaires.Il doit également diligenter des enquêtes sérieuses sur l’évasion des détenus afin d’identifier tous les auteurs et commanditaires de cet évènement mais aussi interdire tout gardiennage des véhicules appartenant à des particuliers dans l’enceinte des prisons.
ASADHO et FBCP mettent en garde la Police nationale qui ne respecte pas les droits des évadés une fois capturés. “Le Ministre de l’intérieur doit instruire les policiers pour qu’ils respectent les droits fondamentaux des évadés rattrapés afin qu’ils soient traités avec dignité et humanité. Aussi, il faudra renforcer les mesures de sécurité pour que la ville de Kinshasa et ses environs soient protégés contre les bandits dangereux évadés”, montre ces organisation de défense des doits de l’homme.
La RDC baigne dans une insécurité depuis plus de deux décennies. La recrudescence insécuritaire s’est accrue lorsque les Congolais ont réclamé les présidentielles dans un bref délai sans le président sortant Josph Kabila.
Sarah Tuza Sebuhire