Les habitants de Goma et expatriés œuvrant dans différentes ONGs sont, de plus en plus nombreux, à déménager vers la ville voisine de Gisenyi (Rwanda) pour raison des infrastructures et coût de vie moins cher. Cette situation a pris d’élan, il y a une année déjà.
Sur les deux douanes congolo-rwandaises (Petite et Grande barrière) plusieurs familles ont des bagages domestiques. Elles déménagent pour habiter à Gisenyi (ville voisine de Goma) en vue d’y mener une vie décente et sécuritaire à coté de plusieurs infrastructures dont l’accès facile à l’eau potable et à l’électricité. Les expatriés œuvrant dans différentes ONGs observent aussi la même règle, depuis près d’une année. Ils préfèrent loger à Gisenyi pour bénéficier des infrastructures de communication rapide et normes sécuritaires plus rassurantes à tous.
Une communauté de blogueurs “Habari” de Goma décrit la ville de Gisenyi comme un lieu sûr pour y mener une vie paisible. “Gisenyi est devenu l’Eldorado des habitants de Goma grâce à son niveau de développement avancé par rapport à celui de Goma. Les habitants convoitent les infrastructures mises en place, les conditions sécuritaires rassurantes, les loyers moins chers et les facilités bancaires plus sûres et avancées qu’à Goma”, notent les mêmes blogueurs congolais.
Ils affirment que les autorités congolaises restent silencieuses face à cette migration dissimulée qui se résume en un signal fort de la fracture du tissu social congolais. Malheureusement disent-ils, “Le gouvernement central de Kinshasa n’en prend pas au grand sérieux”. ” Il y a bientôt huit mois que j’ai décidé de m’installer à Gisenyi. A Goma, les loyers sont chers et l’électricité n’y est presque pas”, informe Christian Katsuva qui travaille le jour à Goma et le soir rente à Gisenyi. Pour Musika Kibuya qui habite Gisenyi depuis trois ans, “La ville de Gisenyi est le refuge des habitants de Goma pour ses belles maisons moins chères et la sécurité.
A Goma, une maisonnée à louer peut aller à plus de 120 $ par mois, alors qu’à Gisenyi une maison en matériaux durables de trois chambres et salon peut être louée à 100$ seulement”, témoigne-t-il.”C’est un peu triste de quitter sa propre patrie à la quête des infrastructures et vie apaisée à un voisin direct”, regrette Mwangaza Jean Claude qui déplore la situation politico-socioéconomique de son pays. “Je vais travailler dans mon pays pendant le jour, et le soir, je rentre à Gisenyi. Je suis comme un expatrié”, martèle Philippe Vyabidonge qui prie pour son pays afin que la paix et le développement y reviennent comme le Rwanda qui en 1994, a connu le génocide et puis le développement s’en est suivi.
Les expatriés qui œuvrent dans différentes ONGS à Goma ont aussi pris le goût d’aller vivre à Gisenyi. “Tout au départ, je me rendais le plus souvent à Gisenyi chaque week-end pour convoiter ses belles plages. Mes collègues me pressait de rentrer sitôt pour raison de sécurité à Goma. C’est un peu plus tard que j’ai été informé que je pouvais même habiter à Gisenyi pour travailler à Goma, chose due sans faille !”, s’enchante Youssouf, agent d’une ONGs affiliée à la MONUSCO.
La sécurité, facteur motivant
“Personne ne peut déambuler dans la ville à partir de 20 heures, sinon les risques de perdre la vie sont potentielles”, montre Kennedy Musubao qui prévoit habiter à Kigali à partir de l’année prochaine. “Mes enfants fréquenteront les universités rwandaises et pourront pousser plus loin, parce qu’ils auront profité de la paix durable qui y règne”, ajout-t-il. “Dès les premiers jours à Gisenyi, mes enfant s’inquiétaient déjà à partir de 19 heures du sort de leur père qui n’était pas arrivé à la maison. Mais plus tard, ils ont compris qu’ils avaient changé de cap ou de pays…”, raconte Gisèle Bahati dont la famille est basée à Gisenyi depuis janvier 2017.
Selon les habitants de Goma, la sécurité reste le grand problème de la population. “On peut ne pas avoir à manger, mais alors sans être menacé de mort à tout instant”, justifie ainsi Gisèle Bahati sa domiciliation à Gisenyi.
Sarah Sebuhire Tuza